Ce lundi 21 septembre, en plein procès des attentats de janvier 2015, la DRH de Charlie Hebdo Marika Bret a dû quitter son domicile en raison de menaces djihadistes jugées sérieuses.
Cette dernière accuse également l'homme politique à la tête du parti des Insoumis, Jean Luc Mélenchon, de jeter de l'huile sur le feu et d'attiser « un climat de haine » en France.
Des menaces jugées « précises et circonstanciées » par la DRH de Charlie Hebdo
Marika Bret a raconté lors d'une interview donnée à l'hebdomadaire Le Point, que les officiers de sécurité qui sont actuellement chargés de sa protection depuis déjà 5 ans ont reçu des “menaces précises et circonstanciées “ ce 14 septembre 2020.
La DRH de Charlie Hebdo a alors été contrainte d'abandonner son domicile, la situation étant alors trop tendue pour laisser ces menaces au hasard.
Elle raconte qu'elle n'a eu que 10 minutes pour préparer ses affaires et “abandonner une partie de son existence” avant de devoir partir de chez elle. Un événement qu'elle qualifie elle-même d'une grande violence aux vues des faibles probabilités de pouvoir revenir un jour à son domicile.
Une exfiltration surprise, brutale et rapide, qui fait écho au climat “de tension inédite” et “de haine” autour de Charlie Hebdo.
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Jean-Luc Mélenchon, accusé de jeter de l'huile sur le feu
La directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo a également pris le temps d'accuser l'homme politique à la tête de La France Insoumise d'alimenter “un climat de haine”. Dans un moment qui se veut délicat et particulièrement éprouvant, pour les salariés du journal comme pour les familles de victimes, Jean-Luc Mélenchon serait très loin de faire preuve de finesse et d'empathie.
Fin août, ce dernier avait par d'ailleurs associé Charlie Hebdo à des journaux d'extrême droite comme Marianne ou Valeurs actuelles, dans le “harcèlement nauséabond” dont avait été victime la députée Insoumise Danièle Obono.
On pouvait notamment découvrir dans une “fiction d'été” de Valeurs Actuelles, une députée LFI représentée comme une esclave. Un humour de très mauvais goût affichant le racisme totalement décomplexé et profondément condamnable de Valeurs Actuelles.
Suite au message d'indignation proféré par l'homme politique, Charlie Hebdo s'était défendu le 28 août dans un ”message à M. Mélenchon”. Le journal ne souhaitait en aucun cas être comparé à “une feuille d'extrême droite” .
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“Des menaces de la part d'Al-Qaida et des appels à finir le travail des frères Kouachi »
Suite à la republication des caricatures du prophète de l'islam Mahomet, la DRH souligne que la rédaction a reçu “toutes sortes d'horreurs” et plus particulièrement des menaces de mort de la part de l'organisation terroriste islamiste.
Alors que cette histoire polémique à l'origine de nombreux événements tragiques avait l'air de s'être calmée, cette réédition a finalement réveillé un climat de tensions. De son côté, l'organisation djihadiste Al-Qaida appelle à reprendre “le combat” là où il avait été laissé…
En parallèle, le procès des attentats a débuté le 1er septembre 2020 et est actuellement mené devant la cour d'assise spéciale de Paris. Une épreuve douloureuse pour les familles de victimes et où l'horreur et l'incompréhension liés aux événements passés n'a jamais été autant d'actualité.
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La réédition des caricatures : un « combat pour la liberté »
Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo qualifie la caricature de “plutôt bienveillante” et montre un Mahomet déplorant le soutiens des intégristes « ce qui prouve que le prophète est du bon côté”.
De son côté, Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo assure ne pas regretter la publication des caricatures du prophète, mettant en avant le “combat pour la liberté” mené depuis toujours par le journal.
Que l'on approuve ou que l'on condamne, il faut se rappeler que notre liberté d'expression et d'opinion n'est pas tombé du ciel et ne peut se considérer comme étant acquise à jamais. Mais quoi qu'il en soit, cette volonté de lutter pour défendre cette liberté impliquera des sacrifices, notamment pour la DRH de Charlie Hebdo.